Dans la mythologie grecque, la déesse Halcyon, très belle jeune femme, fille du dieu des vents Éole, est mariée avec Ceyx, le roi de Trahide en Thessalie. Heureux et amoureux, le jeune couple vit près de la mer et se croit immortel comme les dieux de l’Olympe.
A vouloir comparer leur bonheur à celui d'Héra et de Zeus, celui-ci provoqua une tempête, des vagues déferlantes et la foudre, sur le petit bateau de Ceyx, qui périt en mer, un jour de pêche. Effondrée, Halcyon pleura jour après jour la disparition de son mari bien aimé, en priant près du rivage.
Par pitié, Zeus métamorphosa Ceyx, en fou de Bassan et Alcyon, en un magnifique petit oiseau marin fabuleux au plumage azur ou martin pêcheur, symbole de bon augure. Mais l’oiseau n’arrivait pas à se reproduire, car les vagues de la mer emportaient son nid et ses œufs qu’elle faisait naître en hiver. Pour laisser Halcyon couver ses œufs, Zeus changea alors les conditions météorologiques après le solstice d'hiver, avec des températures plus élevée, une mer calme et des vents doux, sans pluie.
Cette période de sérénité accordée par Zeus, est une promesse de prospérité, de joie, de liberté, de tranquillité et de renaissance ; symbole de paix intérieure retrouvée, d’un souffle doux dans le tumulte, d’un amour qui traverse les âges.
« Je fus heureux que le hasard, ou plutôt la providence, m’eût donné, hirondelle, un semblable nid ; alcyon, un pareil vaisseau » Alexandre Dumas - Les Mille et Un Fantômes, 1849
« Pour tout spectacle, des ruines, des rochers et la mer ; pour tout bruit, les cris des alcyons et le murmure des vagues » François-René de Chateaubriand, Itinéraire de Paris à Jérusalem, 1811
En Grèce, tous les ans entre le 15 décembre et le 15 février, la température monte, le ciel est bleu … étrange phénomène de ces journées, les Alcyonides, au cœur de l’hiver, qui ressemblent au printemps (15 à 20 degrés, soleil et vents calmes). Suspendus entre ciel et mer, ces instants volés à l’agitation du monde, entre brume et lumière, offrent un refuge dans lequel les vents se taisent et la mer devient miroir.
« et au milieu des hivers les plus durs, j’attends les jours heureux des Alcyonides, cette trêve hivernale » Georges Drossinis, Πύρινη 'Ρομφαία, Ἀλκυονίδες (Épée flamboyante, Alcyonides)
On dit aussi que quand l’oiseau mâle vieillit et qu’il ne peut plus voler, la femelle le porte sur ses épaules, le nourrit et prend soin de lui jusqu’à sa mort. Ses plumes entrent dans la composition des philtres d'amour.
Herbert James Draper, Halcyon